av Albert du Casse
510,-
Jusqu'au jour ö la politique et la raison d'¿tat vinrent se mettre en travers de ses affections naturelles, l'empereur NapolÈon Ier se montra un frËre dÈvouÈ, principalement avec Joseph son aÓnÈ, qui, ¿ la mort de leur pËre, Charles Bonaparte, Ètait devenu le chef de la famille. NÈ en janvier 1768, Joseph avait dix-huit mois de plus que son second frËre NapolÈon, nÈ lui-mÍme en aöt 1769. Lors de la perte qu'ils firent de leur pËre, l'un avait donc 17 ans, l'autre 15 ans et demi.JetÈ de bonne heure au milieu des affaires publiques, devenu un personnage politique important, ¿ l'¿ge ö l'on sort ¿ peine de l'adolescence, un gÈnÈral renommÈ ¿ l'¿ge ö l'on ceint ¿ peine une ÈpÈe, NapolÈon, de fait le chef de sa famille, voulut associer ses frËres ¿ sa grandeur. Une fois ¿ la tÍte du gouvernement, il les porta aux premiËres charges de l'¿tat; empereur, il voulut pour eux des trÙnes, et, pour les y asseoir, prononÁa la dÈchÈance des anciennes familles royales de l'Europe. Mais si l'ambition dominait tout chez ce grand capitaine, chez ce puissant gÈnie, ses frËres n'avaient pas le mÍme amour des grandeurs. Deux d'entre eux, Joseph et Louis, esprits modÈrÈs et ÈclairÈs, n'acceptËrent des couronnes qu'aprËs beaucoup d'hÈsitation, bien plus pour cÈder aux exigences de leur frËre, devenu le maÓtre du monde, que pour obÈir ¿ leurs propres instincts. L'un d'eux, Lucien, se montra toujours rebelle ¿ cet Ègard aux volontÈs de NapolÈon. Il entendait vivre ¿ sa guise, sans se plier aux vues de l'empereur. Enfin, le quatriËme, JÈrÙme, lÈger de caractËre, ami du plaisir, acceptait volontiers la tutelle fraternelle, ¿ la condition de pouvoir puiser sans cesse dans le trÈsor impÈrial.