Om AU SOLEIL
La vie si courte, si longue, devient parfois insupportable. Elle se dé- roule, toujours pareille, avec la mort au bout. On ne peut ni l¿arrêter, ni la changer, ni la comprendre. Et souvent une révolte indignée vous saisit devant l¿impuissance de notre effort. Quoi que nous fassions, nous mour- rons ! Quoi que nous croyions, quoi que nous pensions, quoi que nous tentions, nous mourrons. Et il semble qüon va mourir demain sans rien connaître encore, bien que dégoûté de tout ce qüon connaît. Alors on se sent écrasé sous le sentiment de « l¿éternelle misère de tout », de l¿impuissance humaine et de la monotonie des actions.
On se lève, on marche, on s¿accoude à sa fenêtre. Des gens en face déjeunent, comme ils déjeunaient hier, comme ils déjeuneront demain : le père, la mère, quatre enfants. Voici trois ans, la grand-mère était en- core là. Elle n¿y est plus. Le père a bien changé depuis que nous sommes voisins. Il ne s¿en aperçoit pas ; il semble content ; il semble heureux. Imbécile !
Visa mer