Om La comédie humaine
" Vers le milieu du mois d¿octobre 1829, monsieur Simon Babylas Latournelle, un notaire, montait du Havre à Ingouville, bras dessus bras dessous avec son fils, et accompagné de sa femme, près de laquelle allait, comme un page, le premier clerc de l¿Étude, un petit bossu nommé Jean Butscha. Quand ces quatre personnages, dont deux au moins faisaient ce chemin tous les soirs, arrivèrent au coude de la route qui tourne sur elle-même comme celles que les Italiens appellent des corniches, le notaire examina si personne ne pouvait l¿écouter du haut d¿une terrasse, en arrière ou en avant d¿eux, et il prit le médium de sa voix par excès de précaution. ¿ Exupère, dit-il à son fils, tâche d¿exécuter avec intelligence la petite man¿uvre que je vais t¿indiquer, et sans en rechercher le sens ; mais si tu le devines, je t¿ordonne de le jeter dans ce Styx que tout notaire ou tout homme qui se destine à la magistrature doit avoir en lui-même pour les secrets d¿autrui. Après avoir présenté tes respects, tes devoirs et tes hommages à madame et mademoiselle Mignon, à monsieur et madame Dumay, à monsieur Gobenheim s¿il est au Chalet ; quand le silence se sera rétabli, monsieur Dumay te prendra dans un coin ; tu regarderas avec curiosité (je te le permets) mademoiselle Modeste pendant tout le temps qüil te parlera. Mon digne ami te priera de sortir et d¿aller te promener, pour rentrer au bout d¿une heure environ, sur les neuf heures, d¿un air empressé ; tâche alors d¿imiter la respiration d¿un homme essoufflé, puis tu lui diras à l¿oreille, tout bas, et néanmoins de manière à ce que mademoiselle Modeste t¿entende : ¿Le jeune homme arrive !....."
Visa mer