Om Le déséquilibre du monde
" Durant les sombres jours de Verdun où votre pénétrante sagacité et votre vaillance contribuèrent si puissamment à changer l'orientation du destin, je reçus de vous, mon cher général, une photographie, dont la dédicace rappelait que vous étiez mon disciple. Depuis lors, vous m'avez affirmé que ma doctrine vous avait guidé tandis que vous prépariez la victoire décisive du 18 juillet 1918 et pendant les opérations qui la suivirent. Le psychologue ayant la rare fortune de trouver un tel élève pour appliquer ses principes, lui doit une vive reconnaissance."
Les civilisations modernes se présentent sous deux faces, tellement dissemblables, tellement contradictoires, que vues d¿une planète lointaine, elles sembleraient appartenir à deux mondes entièrement différents.Un de ces mondes est celui de la science et de ses applications. Des édifices qui le composent rayonnent les éblouissantes clartés de l¿harmonie et de la vérité pure.L¿autre monde est le ténébreux domaine de la vie politique et sociale. Ses chancelantes constructions restent enveloppées d¿illusions, d¿erreurs et de haines. Des luttes furieuses le ravagent fréquemment.Cet éclatant contraste entre les divers domaines des grandes civilisations tient à ce que chacun d¿eux est formé d¿éléments n¿obéissant pas aux mêmes lois et n¿ayant pas de commune mesure.La vie sociale est régie par des besoins, des sentiments, des instincts légués par l¿hérédité et qui pendant des entassements d¿âges, représentèrent les seuls guides de la conduite.Dans cette région, l¿évolution progressive demeure très faible. Les sentiments qui animaient nos premiers aïeux : l¿ambition, la jalousie, la férocité et la haine, restent inchangés.Durant des périodes, dont la science révèle l¿accablante longueur, l¿homme se différencia peu du monde animal qüil devait tant dépasser intellectuellement un jour.Dans cette région, l¿évolution progressive demeure très faible. Les sentiments qui animaient nos premiers aïeux : l¿ambition, la jalousie, la férocité et la haine, restent inchangés.Durant des périodes, dont la science révèle l¿accablante longueur, l¿homme se différencia peu du monde animal qüil devait tant dépasser intellectuellement un jour.Restés les égaux des animaux dans le domaine de la vie organique, nous les dépassons à peine dans la sphère des sentiments. C¿est seulement dans le cycle de l¿intelligence que notre supériorité est devenue immense. Grâce à elle les continents ont été rapprochés, la pensée transmise d¿un hémisphère à l¿autre avec la vitesse de la lumière.Mais l¿intelligence qui, du fond des laboratoires, réalise tant de découvertes n¿a exercé jusqüici qüun bien faible rôle dans la vie sociale. Elle reste dominée par des impulsions que la raison ne gouverne pas. Les sentiments et les fureurs des premiers Âges ont conservé leur empire sur l¿âme des peuples et déterminent leurs actions.
Visa mer