Le garde champêtre

Les poèmes de Risto Vasilevski sont presque dépourvus de figures de style, du moins de celles qui sont visibles, et c'est en fait la marque distinctive de son chant. La poésie devient, dans son ensemble, une image frappante. Elle ressemble à une lumière qui s'éteint, à une obscurité faite d'étincelles. Un mot, de l'intérieur, "dissout" l'ensemble, amène à ce qu'il, de manière associative et symbolique, "explose".Vasilevski atteint des images "profondes", imprégnées d'archétypes, celles que Gaston Bachelard décrit comme "une sorte de relief soudain de la psyché", celles qui, selon le même théoricien de la littérature, appartiennent à une "ontologie directe". Une telle image ressemble à une lampe magique d'Aladin. Elle "embrase" tout le poème (à la fois de manière associative et métaphysique). Elle est l'épine dorsale phosphorescente.Cette poésie moderne, qui ne se détourne pas de la narration et du message poétique, bien que monolithique en apparence, traverse plusieurs phases, solidement enchaînées, même lorsque celles-ci ne semblent pas être des moments charnières à première vue.