Om Zahra
Allongée sur le dos, à même le sol, drapée d'un voile souillé par la Providence, les pieds sur deux sacs de foins qui tenaient lieu d'étriers, les cheveux en sueur et les lèvres sèches, Oumaya (La petite servante) avait juste la force de murmurer :
- Sauve mon bébé et laisse-moi mourir, que Dieu préserve tes enfants.
La supplication était étouffée, mais elle résonna nettement sur les parois de ce lieu damné : un poulailler sans gallinacés pour pondre un enfant, une maternité aux allures de tombeau pour donner la vie, la danse satanique d'une flamme de bougie pour éclairer son chemin, et deux ombres s'agitant sur un mur sale et indifférent pour en être le témoin. Oumaya renfermait la honte en elle, et la honte devait naître dans la nuit, le secret et le froid.
Visa mer